samedi 15 avril 2017




Il est toujours difficile de parler de l'âme des autres (et déjà bien assez  audacieux de parler de la sienne !). D'ailleurs, peut-être est-ce, pour une bonne part, ne parler que de ses propres horizons au prétexte de ceux de l'autre.


Le faire à partir d'une "image", sans pleinement connaître la personne, même s'il s'agit d'une bonne photographie de sa nature foncière, est, sans doute, une gageure. 
Et comment trouver des mots qui aient quelque chance d'être juste ? 
Et comment encore ne pas risquer de blesser ?

 Mais face à l'impossible, il n'y avait finalement qu'un risque, être tenté de ne rien oser.

Photo d'une peinture de Martiros Hakopian proposée par 
L'Herbier de Poésie d'Adamante Donsimoni (voir   ) . 
L' artiste utilise, ici, sa peinture pour dire sa quête spirituelle.

                                Rousseurs d'émotions dévoilées 

Âme de contrastes floutés,
Lieu de projections fantasmatiques,
Âme de brouillard, de brumes flottantes et d’horizons lavés,
Âme où les plans se mêlent :
Hiers illisibles, présents  en rupture, et espaces brisés pour des lendemains imprécis.


Âme de roches,
De croûte blessée, où la rocaille cède par pans, et avec lenteur.
Terre nue bordée de forêts érigées en futaies incendiées,
Au loin, en ultime palissade.
Âme égale,
Qui flotte en perspective et pente douce dans un ciel roulé d’ombres et de nuages mêlés.

Âme  de failles profondes,
De crevasses, de fissures en formation, de falaises, enfin, sans pied ni fond.
Âme de coulées sombres,
Où se dessine quelque bête bavante qui souffle et dégouline : misérable, comme  en chacun.

Âme d’encre et de nuit noire
Qui fait un front, une vague passagère
Que suivent de près des teintes automnales,
Celle d’un sentiment presque caché.

Âme finement humaine,
En quête de paix, de douceurs vernaculaires.
Quand derrière l’apparent  tourment général  
Transparaissent les rousseurs d’une émotion masquée.

©Serge De La Torre  (14 Avril 2017)


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