vendredi 28 octobre 2016

IMAGES & RÊVES: Herbier de poésies, page 53

 IMAGES & RÊVES: Herbier de poésies, page 53

C'est une communauté animée par Adamante Donsimoni qui réunit des amis des mots, de la poésie et des arts.
Chaque semaine est proposée une oeuvre autour de laquelle les membres touchés et inspirés vont laisser aller leur verve créatrice.
De leur industrieuse contemplation, le vendredi, naît une page où leurs sensibilités s'expriment en prose, en vers libres... dans la plus grande diversité et finesse.


Elle te fixe, la belle, altière !
Et te sollicite,  
Avec cette force du destin nécessaire,
D’une décisive quémande.

Dans le gris du jour,
Vois, vois ! Les couleurs …
Elles lui sont un bouclier d’exotisme,
Un vif et éclatant triomphe.

Et le mouvement boit,
En galopantes  rafales,
Ce regard aveuglé,
Ce visage d’ombres,
D’intraduisible lumière :
Il s’offre, en un grain linéaire,
À la lecture des doigts.

Noble, guerrière ou femme drapée,
Le temps, comme le vent, glisse,
Sur sa tunique fauve :
Tu es le tendre ricochet
Sur l’eau d’un miroir.


D’autres peuvent bien passer,
Cueillant les fils de plus sombres alentours,
Le blanc pur des chimères crie,
Comme un rappel :

La vie se souvient :
À cet instant,
Il n’y aura jamais eu qu’elle.

L'orage du Basilic

 


Par-delà le bouclier des lueurs
S’avancent d’inquiétantes ténèbres.

Dominateur, ailes défiant le ciel,
Le Basilic chuinte sa colère ;
Seules lui importent
Les superstitions et les peurs qu’il suscite.
Ses ergots, agrippés au blason de la ville,
Le cou ophidien, il tend sa tête faussement épanchée.
Car l’œil perce et brûle,
Quand le bec en croc perce et tue.
Aux corps et membres couverts de plumes,
Echappent enroulée,
Sa lourde queue d’écailles dressées ;
Foudroyant serpent !

Perfide, il scrute le chaland,
« L’orage est sur toi, badaud !
Ne te retourne pas !
Fuis! Si tu le peux encore! »

Le parapet de fer,
De sa dentelle ouvragée,
Sépare le règne de Baal,
De la quiétude vivante,
D’une Bâle assoupie.

La cathédrale, lumineuse sentinelle,
De deux bras suppliants
Protège des ombrages et le toit des logis.
D’elle, disait-on, viendrait la renaissance
Après le triomphe du chaos ;
Après les éclairs, sourde canonnade,
Elle fera une offrande d’or : un matin nouveau.

Serge De La Torre (29/06/2016)
(Poème inspiré par Orage au Vieux Pont Wettstein: Oeuvre de Alvaro de Taddéo )

Tableau à retrouver sur :http://www.ateliermagique.com/fr/galerieadt/galerie/gewitter-alte-wettsteinbruecke.html