Un blog comme une toile pointilliste, autour de thèmes liés à l'écriture, la littérature, la nouvelle, le devenir en écriture, l'actualité de son auteur dans ses liens et contacts avec le monde de l'édition.
Un espace de partage de points de vue divers: des pierres plus où moins plates lancées au loin, pour susciter des ronds dans l'eau et en recevoir les échos.
Ecrire, c'est souvent dans un premier temps organiser des zones fourmillantes de son esprit, cela peut être parfois la structuration d'un chaos apparemment , le tout étant de ne pas rejeter ce terreau fertile ( demandez à un agriculteur biologique le respect qu'il faut avoir pour une terre qu'on aime, si on veut la voir vous nourrir). Les premières opérations, selon les alchimistes (qui furent de grands philosophes et psychologues: du moins les meilleurs d'entre eux) consistaient à accepter de ramasser la matière vile, celle que rejetait les autres, les ordures, le fumier sur le chemin, la Materia Prima (matière Première). Pour ensuite, l'ayant observée, manipulée, travaillée ... la transmuter en or (Pas l'or des monnayeurs, des financiers, des boursicoteurs, celle des philosophes: la sagesse qu'ils nommaient aussi la langue des oiseaux, celle qui conduit à la compréhension des symboles, des images, du caché derrière les apparences et les métaphores, qui conduit à la poésie des mots...)
Nous avons à faire pareil, nous saisir de la matière qui constitue notre esprit et le structure, c'est à dire la langue: pour la travailler et faire grandir en nous la maîtrise qui est la nôtre de cet objet. Nous avons par le jeu d'écriture et la pratique, à faire la mutation en or philosophique. Devenir par l'écriture : certains le pressentent! Ecrire est un exercice qui concerne autant la personne que je suis, que le sujet que je traite par l'écriture, par mon expression.
J’ai mille fois rêvé de paix, de peuples en concorde ;
De tendres batailles, de cœurs cousus, d’ennemis choyés :
D’âmes, enfin conciliées, revenues en innocence,
Que ne hanteraient que l’envie de vivre, que le désir d’aimer.
Il y eut bien, des jours où les chants de guerre s’étouffèrent de soleils temporaires
Où le silence des hommes,
Se laqua de promesses dégagées d’amertume,
S’aspergea de bruyants sourires,
Où même les enfants s’offrirent de trompeurs regards de lune.
Les cieux, alors, tous absents de colère, s’oubliaient de mots solidaires
Et leurs tranquilles martyrs s’enivraient de gestes unis.
Et puis, Il y eut cette nuit-là, où dans des rues foudroyées,
Votre sang coula en ruisseaux : depuis les tranquilles frontières du rire,
Aux harmoniques sauvages des concerts, ils vous ont fauchés de mortelles rafales.
Une brume infâme, nous a léchés de sa langue de terreur:
Qu’ont-ils fait de nos rêves, qu’ont-ils fait de vos vies ? Que nous ont-ils fait vivre?Qu’ont-ils fait de vos fêtes, ?
Il n’est jusqu’aux étoiles qui s’étonnent.
Le pavé : ni nos armes, ni nos peines, jamais, ne le laveront.
Comme une soie sur vos visages, un jour, peut-être, s’étendra la quiétude revenue
Aucune aube, pourtant, n’effacera vos absences, aucun drapeau la solitude de vos cris.
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Je me suis
longtemps demandé où était Dieu, quand les hommes mourraient dans l’horreur des
guerres, dans les mouroirs khmers ou les camps nazis. Où est-il ?
Dans le cœur des victimes ? Fuit-il celui des bourreaux ?
Je ne
fréquente aujourd’hui ni temple, ni mosquée, ni église. J’ai plongé,
des ans, au cœur de l’homme ordinaire, goûté à ses aigreurs blessées. J’ai fréquenté
la pensée de mon siècle et les plaies sanglantes des enfants troublés.
Ma route a croisé
des sages, et ces rêves limpides
auxquelles aspirent les humains, j’ai fouillé ces passions des âmes simples trop souvent promptes
aux faciles colères.
Aujourd’hui,
lorsque le ciel m’interroge, lorsqu’ on abreuve
mon regard du feu tiré d’armes de guerre, du sang versé sur nos trottoirs, je demande des comptes
« Où
était Dieu, ce vendredi soir, 13 novembre, à Paris ? ».
Je l’ai
cherché aux portes du Stade de France, quand un badaud est mort fauché par la
folie terroriste.
Je l’ai
cherché dans la voiture noire qui
crachait à la même heure la mort par
grandes rafales.
Je l’ai
cherché - qui peut savoir !- caché sous
les tables des terrasses, quand les premières balles ont crépité, que les
conversations se sont tues dans l’incompréhensible horreur.
Je l’ai
cherché au Bataclan mêlé aux dernières notes d’un rock métallique.
La foule
communiait pourtant, quand les fusils d’assaut, au début, n’ont pas même fait allure de canards.
Oui Dieu, où
était-il ?
On faisait
en son nom, pourtant (soit disant !) : comme toujours et depuis des siècles,
Et
lui, il s’en est apparemment lavé les mains : sans doute, occupé ailleurs
par d’autres affaires du monde … Il n’y était
pas. Il n’y a, en
tout cas, rien fait.
Peut-être, parmi
les victimes, certaines, un peu plus tôt, avaient-elles prié, « Jésus, Allah,
Jéhovah ou Vishnou… ». Peut-être, d'ailleurs, n’avaient-ils pas priés!
Le ciel, ils ne le verront plus que de trop près : pour avoir simplement vécus libres, heureux, ensemble et debout.
Atteints près de cinq cents, ils avaient à peine plus de trente ans. Ils s’appelaient Rémi, Lola, Jamila, Eric, Nohémi, Juan, Franck, Halima, Gilles, Marie ou Mathias…. » ou même Ismaël Omar.
Finalement, que
nous importent ces Dieux.
Ils se
disent, chacun, si facilement uniques!
Et ceux qui les prient bêtement, finissent par
le croire !
Non! Vraiment! Dieu ?
Surtout
qu’on ne me parle pas de lui, aujourd’hui !
Il n’était aux
côtés ni des innocents, puisqu’il ne les a pas sauvés des blessures criminelles,
Il ne sera
sans doute, pas même, dans la
consolation des proches, ou dans celle des témoins rescapés, si un jour, ils la
trouvent.
Il ne pouvait pas être non plus au côté des coupables.
Aucun Dieu ne peut cautionner de telles horreurs.
Faut-il le chercher dans la vie, alors ?
Dans cette vie qui ne s’arrêtera pas à ces morts .
Dans ce rêve, noirci par des horreurs perpétrées ?
Dans cette conscience collective, trempée-meurtrie du sang versé, qui se cherche la force d'un sursaut et le courage de réponses à donner aux folies commises?
Dans cette guerre qui vient et ces morts (encore!), qui toujours l'accompagnent?
Dans les souffrances, Oh! exigeante compagne du vivant?
Dans ce sens que nous saurons finalement, peut-être, leur donner?
Nos victoires se mesureront à ce que nous construirons sur
les cendres présentes, sur les ruines de nos humaines violences!
Dieu, s'il veut nous être utile, puisse-t-il, au moins,
nous laisser devenir plus sages que nous
ne savons être aujourd’hui.